dimanche 25 janvier 2009


Alors que le 27 Etat membres de l’UE ont travaillé à l’adoption d’une législation révolutionnaire en matière de changement climatique en 2008, le président élu Barack Obama a pris des engagements ambitieux pour répondre au réchauffement climatique au cours de sa campagne présidentielle. En vue des négociations internationales sur un accord climatique post-Kyoto, EurActiv a demandé à des experts si M. Obama allait dépasser l’Europe en matière d’écologie.Des experts des deux côtés de l’Atlantique ont reconnu que les Etats-Unis ont pris du retard par rapport à l’Europe lors de la présidence Bush. Thomas Kleine-Brockhoff, directeur principal des programmes politiques au German Marshall Fund, a souligné que « les Etats-Unis sont passés loin derrière en ce qui concerne leur appareil législatif traitant d’efficacité énergétique et d’économie de CO2 ». Quant à Avril Doyle, eurodéputée et rapporteur du Parlement européen sur le système communautaire d’échange de quotas d’émission a déclaré que George W. Bush a complètement laissé tomber ce problème lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Cependant, l’on reconnaît qu’avant M. Bush, les Etats-Unis étaient un leader mondial en matière de politiques écologiques innovantes. M. Kleine-Brockhoff a noté que « les instruments suggérés par l’Europe sont américains et proviennent d’une ère pendant laquelle les Américains étaient les innovateurs du secteur, de sorte que la boite à outils européenne ne sera pas étrangère aux Etats-Unis ». M Doyle a en effet reconnu que le système original d’échange de dioxyde de soufre est une création américaine. L’eurodéputée Monica Frassoni, co-présidente des Verts au Parlement européen, a déclaré que « le climat politique est favorable » pour amener un important paquet de mesures écologiques aux Etats-Unis. Ce point de vue est partagé par John Bruton, ambassadeur européen aux Etats-Unis, qui croit également que « la volonté politique est présente ».Cependant, des doutes persistent quant à la question de savoir si une forte volonté populaire similaire est toujours en place. Esther Bollendorf, experte du climat et de l’énergie pour Friends of the Earth Europe a déclaré : « même si Barack Obama apportera des changements politiques en termes de politique environnementale, je ne le crois pas capable de changer les Américains et leur mode de vie, en tous cas pas au cours de son mandat ». Selon elle, « la mentalité américaine est fortement orientée vers le consumérisme et les américains pensent que les ressources naturelles, comme l’eau, sont illimitées et peuvent être utilisées sans restriction ».Dans le même ordre d’idée, John Bruton, a indiqué que « disposer du soutien populaire pour des politiques plus fortes en matière d’écologie est de plus en plus difficile compte tenu de la situation actuelle de l’économie américaine ». M. Kleine-Brockhoff a présenté deux scénarios potentiels pour les préparatifs à l’accord international à Copenhague en décembre prochain. Le premier est celui du « cercle vertueux » : après avoir géré le plan de sauvetage et celui de relance, M. Obama pourrait aborder la question du changement climatique au printemps. La législation serait présentée au Congrès américain, et une feuille de route sur la politique américaine en matière de changement climatique serait exposée à Copenhague.Le second scénario est celui du « cercle vicieux » selon lequel la crise économique prend le pas sur tout le reste et où les paquets de sauvetage deviennent un effort effréné pour le Congrès. En retour, la volonté des législateurs de s’engager sur des thématiques de changement climatique en sera diminuée et par conséquent autant le discours présidentiel de M. Obama et que les propositions du Congrès seront affaiblies, menant à l’échec à Copenhague. M. Kleine-Brockhoff conclut en soulignant l’importance du rôle que les leaders européens peuvent jouer en soutenant M. Obama. « Il est dans l’intérêt de tous de conclure un accord à Copenhague, et les responsables politiques devront prendre les mesures nécessaires pour renforcer un cercle vertueux », a-t-il déclaré.
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