dimanche 25 janvier 2009

Le niveau des mers devrait augmenter d'un metre au cours du prochain siecle




Selon des scientifiques européens, le niveau des mers devrait augmenter d'un mètre au cours du siècle prochain. Leur étude, publiée dans la revue Climate Dynamics, suggère que même si la température n'augmente que de 2 degrés Celsius sur les 100 prochaines années (ce qui constitue un scénario relativement optimiste), le niveau des mers augmenterait de 80cm.«Au fond, nous devons tout simplement nous adapter à l'augmentation du niveau des mers», explique le dr aslak drinsted , un géophysicien de l'université de Copenhague, au Danemark. «La réduction des émissions de CO2 permettra d'améliorer la situation mais nous sommes déjà certains de subir une augmentation du niveau des mers. L'inertie du système est trop importante pour empêcher l'élévation.» Les dernières prévisions d'augmentation du niveau des mers pour les cent prochaines années sont plus importantes que celles publiées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Dans leur rapports , le groupe prévoyait que le niveau des mers augmenterait de 18 à 59 cm au cours du prochain siècle. Le GIEC a lui-même reconnu que cette valeur était sous-estimée. On comprend assez bien l'impact des petits glaciers et la dilatation thermique des océans sur le niveau des mers, mais ce n'est pas le cas pour les grandes calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique. Dans cette dernière étude, les scientifiques ont utilisé une autre approche, en remontant dans le temps en vue d'examiner la relation entre la température et l'élévation du niveau de la mer sur les 2000 années passées. «Au lieu de tenter de calculer l'impact de la fonte des calottes glaciaires, nous avons basé nos calculs sur ce qui est survenu dans le passé», explique le Dr Grinsted. Les données sur les températures du passé ont été obtenues à partir de carottes de glace ainsi que grâce aux anneaux de croissance des arbres. Le niveau des mers a été mesuré directement à divers endroits dans le monde entier depuis 300 ans, et des informations complémentaires, plus anciennes, sont également disponibles. Selon les estimations et les calculs de l'équipe de recherche, si la température augmente de 3 degrés Celsius au cours des 100 prochaines années, le niveau des mers augmentera de 0,9 à 1,3 mètre. Un scénario plus optimiste, qui implique une augmentation de la température de 2 degrés, conduira à une augmentation d'environ 80 cm. Par contre, dans le cas d'un scénario pessimiste où la température augmenterait de 4,5 degrés Celsius, l'élévation du niveau des mers serait d'environ 1,35 mètre. «Même si nous arrêtons l'augmentation de la température, le niveau de la mer augmentera de 20 à 40 cm», explique le Dr Grinsted. «Afin d'éviter que le niveau des eaux de la mer augmente, nous devrions diminuer la température de 0,6 degré Celsius.» Les chercheurs font remarquer que l'élévation du niveau de la mer devrait être plus rapide au cours du 21e siècle que pendant les 2000 années précédents. Néanmoins, de tels changements sur le niveau de la mer ne sont pas sans précédent ; à la fin de la dernière époque glaciaire, il y a plus de 11700 ans, la couche de glace a fondu si rapidement que le niveau de la mer s'est élevé de 11 millimètres par an, ce qui équivaut à un mètre en un siècle. «Tous les experts savaient que les résultats du GIEC étaient sous-estimés, y compris les experts du GIEC, et ceux à qui je me suis adressé pensaient que le niveau des mers augmenterait d'environ un mètre ou même 1,5», commente le Dr Grinsted. «Nous sommes maintenant en mesure d'apporter des preuves solides. Nous espérons que les gestionnaires nous écouterons et agiront en conséquence.»

Les emplois dans la filiere eolienne doubleront d'ici 2020 en Europe


Le secteur de l’énergie éolienne a créé 33 nouveaux emplois par jour en Europe depuis les cinq dernières années. Selon l’étude « Wind at Work – énergie éolienne et création d’emplois en Europe(1) » publiée par l’EWEA (Association Européenne de l’Energie Eolienne) le 20 janvier, les emplois liés à l’énergie éolienne feront plus que doubler d’ici 2020, passant de 154 000 aujourd’hui à 325 000.En 2007, l’énergie éolienne s’est bien plus développée que les autres énergies, générant de nouvelles compétences dans cette filière. L’augmentation de la capacité installée est allée de pair avec une croissance du nombre d’emplois.Selon l’étude « Wind at Work », le secteur employait 154 000 personnes en 2007, dont 108 600 emplois directs.Selon cette étude, les fabricants d’éoliennes représentent 37% des emplois directs du secteur, suivis des fabricants de composants (22%), des développeurs de projets (16%) et des opérations d’installation et de maintenance (11%).75% de ces emplois se situent dans les trois pays « pionniers » (Danemark, Allemagne et Espagne) ; les autres, tels la France, le Royaume-Uni ou l’Italie, commencent cependant à rattraper leur retard. « ‘Wind at Work’ révèle le très grand potentiel de l’industrie éolienne en termes d’emplois, pouvant bénéficier durablement aux économies européennes », a précisé Christian KJAER, Directeur Général de l’EWEA.D’ores et déjà, de nombreuses entreprises françaises (Eiffel, Rollix Defontaine, Carbone Lorraine, etc.) fournissent aux constructeurs des composants qui seront intégrés aux éoliennes installées dans toute l’Europe. Le nombre d’emplois dans notre pays devrait doubler d’ici 2012 en passant de 7 000 aujourd’hui à 16 000 (dans les bureaux d’étude, la maintenance, la réalisation de composants, etc.), comme l’a rappelé l’ADEME dans son étude de juillet 2008.En 2020, avec un parc éolien installé de 25 000 MW, conformément aux objectifs du Grenelle de l’Environnement, les prévisions SER-FEE estiment que 60 000 personnes travailleront dans ce secteur en France.

Alors que le 27 Etat membres de l’UE ont travaillé à l’adoption d’une législation révolutionnaire en matière de changement climatique en 2008, le président élu Barack Obama a pris des engagements ambitieux pour répondre au réchauffement climatique au cours de sa campagne présidentielle. En vue des négociations internationales sur un accord climatique post-Kyoto, EurActiv a demandé à des experts si M. Obama allait dépasser l’Europe en matière d’écologie.Des experts des deux côtés de l’Atlantique ont reconnu que les Etats-Unis ont pris du retard par rapport à l’Europe lors de la présidence Bush. Thomas Kleine-Brockhoff, directeur principal des programmes politiques au German Marshall Fund, a souligné que « les Etats-Unis sont passés loin derrière en ce qui concerne leur appareil législatif traitant d’efficacité énergétique et d’économie de CO2 ». Quant à Avril Doyle, eurodéputée et rapporteur du Parlement européen sur le système communautaire d’échange de quotas d’émission a déclaré que George W. Bush a complètement laissé tomber ce problème lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Cependant, l’on reconnaît qu’avant M. Bush, les Etats-Unis étaient un leader mondial en matière de politiques écologiques innovantes. M. Kleine-Brockhoff a noté que « les instruments suggérés par l’Europe sont américains et proviennent d’une ère pendant laquelle les Américains étaient les innovateurs du secteur, de sorte que la boite à outils européenne ne sera pas étrangère aux Etats-Unis ». M Doyle a en effet reconnu que le système original d’échange de dioxyde de soufre est une création américaine. L’eurodéputée Monica Frassoni, co-présidente des Verts au Parlement européen, a déclaré que « le climat politique est favorable » pour amener un important paquet de mesures écologiques aux Etats-Unis. Ce point de vue est partagé par John Bruton, ambassadeur européen aux Etats-Unis, qui croit également que « la volonté politique est présente ».Cependant, des doutes persistent quant à la question de savoir si une forte volonté populaire similaire est toujours en place. Esther Bollendorf, experte du climat et de l’énergie pour Friends of the Earth Europe a déclaré : « même si Barack Obama apportera des changements politiques en termes de politique environnementale, je ne le crois pas capable de changer les Américains et leur mode de vie, en tous cas pas au cours de son mandat ». Selon elle, « la mentalité américaine est fortement orientée vers le consumérisme et les américains pensent que les ressources naturelles, comme l’eau, sont illimitées et peuvent être utilisées sans restriction ».Dans le même ordre d’idée, John Bruton, a indiqué que « disposer du soutien populaire pour des politiques plus fortes en matière d’écologie est de plus en plus difficile compte tenu de la situation actuelle de l’économie américaine ». M. Kleine-Brockhoff a présenté deux scénarios potentiels pour les préparatifs à l’accord international à Copenhague en décembre prochain. Le premier est celui du « cercle vertueux » : après avoir géré le plan de sauvetage et celui de relance, M. Obama pourrait aborder la question du changement climatique au printemps. La législation serait présentée au Congrès américain, et une feuille de route sur la politique américaine en matière de changement climatique serait exposée à Copenhague.Le second scénario est celui du « cercle vicieux » selon lequel la crise économique prend le pas sur tout le reste et où les paquets de sauvetage deviennent un effort effréné pour le Congrès. En retour, la volonté des législateurs de s’engager sur des thématiques de changement climatique en sera diminuée et par conséquent autant le discours présidentiel de M. Obama et que les propositions du Congrès seront affaiblies, menant à l’échec à Copenhague. M. Kleine-Brockhoff conclut en soulignant l’importance du rôle que les leaders européens peuvent jouer en soutenant M. Obama. « Il est dans l’intérêt de tous de conclure un accord à Copenhague, et les responsables politiques devront prendre les mesures nécessaires pour renforcer un cercle vertueux », a-t-il déclaré.
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LES PESTICIDES


Les négociateurs du Parlement Européen sont parvenus à un compromis avec le Conseil, au stade de la deuxième lecture, au sujet de la future législation européenne sur les pesticides. Les compromis sur un règlement et une directive ont été adoptés par les députés à une large majorité : désormais, de nouvelles substances seront interdites et les Etats membres seront invités à adopter des plans d'action encourageant une utilisation "raisonnée" des pesticides.Le compromis largement approuvé par les députés porte sur deux textes législatifs : le règlement sur la production et l'autorisation des pesticides et la directive relative à l'utilisation durable de ces produits.
Interdiction des substances chimiques toxiquesCi-dessous, les éléments clés du règlement, sur la production et l'autorisation des produits phytosanitaires, tel qu'ils apparaissent dans le compromis.Une liste positive de "substances actives" (les ingrédients chimiques des pesticides) sera établie à l'échelle de l'UE. Les pesticides seront ensuite autorisés au niveau national sur la base de cette liste.Certaines substances hautement toxiques (notamment celles qui sont génotoxiques, carcinogènes ou toxiques pour la reproduction) seront interdites à moins que leurs effets soient négligeables en pratique. Les substances ayant des effets neurotoxiques pendant la croissance, immunotoxiques ou perturbatrices du système endocrinien, seront interdites si elles sont considérées comme posant un risque significatif.Si une substance est nécessaire pour combattre une menace sérieuse à la santé des plantes, elle pourra être approuvée pour une période de 5 ans même si elle ne remplit pas les critères de sécurité.Les produits contenant des substances dangereuses ("dont on envisage la substitution") devront être remplacés si des alternatives plus sûres existent. Les députés ont obtenu un délai plus court pour leur remplacement, soit trois ans au lieu de cinq.Les Etats membres pourront autoriser des produits phytosanitaires au niveau national ou via la reconnaissance mutuelle. L'UE sera divisée en trois zones (nord, centre et sud), la reconnaissance mutuelle étant la règle de base dans chacune de ces zones. Ceci rendra plus facile pour les fabricants de voir leurs produits autorisés par-delà les frontières et ainsi, de rendre plus de pesticides plus rapidement disponibles pour les utilisateurs. Toutefois, sous la pression des députés, les Etats membres pourront être autorisés à interdire un produit sur leur territoire, notamment pour des circonstances environnementales ou agricoles spécifiques.Les délais d'autorisation des produits seront raccourcis, comme les Etats membres devront décider de la reconnaissance mutuelle dans un délai de 120 jours. Auparavant, il n'existait aucune date limite.La nouvelle réglementation remplacera progressivement la législation européenne actuelle. Les pesticides mis sur le marché selon les règles en vigueur pourront continuer à être utilisés jusqu'à l'expiration de la validité de leur autorisation en cours. Il n'y aura donc pas de retrait soudain et massif de produits qui sont sur le marché. Hiltrud Breyer (Verts/ALE, DE), rapporteur du Parlement sur ce règlement, a déclaré: "Cet accord est "gagnant-gagnant", non seulement pour l'environnement, la santé publique et la protection des consommateurs, mais aussi pour l'économie européenne, par le fait qu'il va susciter davantage d'innovation et placera l'Europe en position de leader dans ce domaine".
Réduire les quantités de pesticides utiliséesUn autre texte, la directive sur l'utilisation durable des pesticides, a fait l'objet d'un accord entre le Parlement et le Conseil.D'après ce projet de directive, les Etats membres devront adopter des Plans nationaux d'action avec des objectifs quantitatifs, des mesures et des calendriers en vue de "réduire les risques et conséquences de l'utilisation des pesticides" pour la santé humaine et l'environnement ainsi que des mesures destinées à promouvoir une gestion intégrée de la lutte contre les parasites et des méthodes alternatives de contrôle. De plus, des calendriers et des objectifs pour une utilisation réduite seront fixés sur la base d'indicateurs. Les députés, soucieux de faciliter la conclusion d'un compromis avec le Conseil, ont renoncé à demander un objectif de réduction de 50%.La pulvérisation aérienne des cultures sera interdite de manière générale, moyennant des dérogations soumises à l'approbation des autorités. Les demandes de recours à une pulvérisation aérienne devront être présentées en temps voulu aux autorités. Si ces dernières ne répondent pas dans un délai fixé à une demande soumise conformément à un plan d'application approuvé à l'avance, la demande sera réputée acceptée.Les États membres devront veiller à ce que les mesures appropriées soient prises pour protéger l'environnement aquatique et les captages d'eau potables des conséquences des pesticides. Ces mesures incluront des zones tampons pour la protection des organismes aquatiques et des zones de protection des eaux de surface et des eaux souterraines utilisées pour l'approvisionnement en eau potable, zones où il sera interdit d'utiliser ou de stocker des pesticides. Il devra aussi y avoir des zones protégées le long des routes et autoroutes.Enfin, le Parlement et le Conseil se sont mis d'accord pour interdire l'utilisation de pesticides ou pour la maintenir à un niveau minimum dans des zones particulières utilisées par le grand public ou des groupes vulnérables tels que les parcs, les jardins publics, les terrains de sport, les cours de récréation, les enceintes scolaires et les terrains de jeux, ainsi qu'à proximité d’infrastructures de santé publique.La directive devra être mise en œuvre par les Etats membres au début de 2011. Christa Klaß (PPE-DE, DE), rapporteur du Parlement pour la deuxième lecture de cette directive, a déclaré : "cette directive est un pas en direction de la protection de l'environnement et des consommateurs européens. L'objectif est d'utiliser le moins possible de pesticides, et au bon moment et avec le bon dosage." Elle a souligné que "la gestion du risque en est la clé, via la formation d'utilisateurs professionnels et l'information adéquate des utilisateurs privés."Après cette approbation en session plénière, les deux textes devront ensuite être adoptés formellement par le Conseil pour que la nouvelle législation entre en vigueur.

jeudi 11 décembre 2008

Pourquoi le manteau terrestre est-il conducteur ?

Des chercheurs de l'INSU-CNRS, en collaboration avec des chimistes d'une unité CNRS, expliquent la forte conductivité du manteau supérieur par la présence de carbonates liquides. Grâce à un dispositif ultra-performant, ils ont mis en évidence la conductivité extrêmement élevée de cette forme de carbone. Publiés le 28 novembre dans Science, leurs travaux ont révélé la teneur en carbone à l'intérieur du manteau supérieur. Cette composition peut elle-même être directement liée à la quantité de dioxyde de carbone émise par 80 % des volcans. Un résultat qui prend toute son importance pour quantifier le cycle du carbone dont le rôle est majeur dans l'effet de serre.Les géologues ont longtemps soutenu que d'importantes quantités de carbone se seraient accumulées dans le manteau depuis des milliards d'années. Mais, jusqu'à présent, très peu de preuves directes sont venues étayer cette hypothèse ; bien au contraire, les quelques échantillons de manteau recueillis à la surface contiennent de très faibles quantités de carbone. Autre constat, depuis une trentaine d'années, les scientifiques ne savent pas comment expliquer la conductivité du manteau. Ce dernier est en effet traversé par des courants électriques naturels à des profondeurs situées entre 70 et 350 km. Or, l'olivine, un minéral qui est le principal constituant du manteau supérieur, s'avère complètement isolant. Pour expliquer ces phénomènes, les chercheurs de l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans (ISTO, CNRS / Université de Tours / Université d'Orléans) se sont intéressés aux carbonates liquides, l'une des formes de carbone les plus stables au sein du manteau, avec le graphite et le diamant (1). Le volcan des Massaï en Tanzanie est le seul endroit au monde où l'on peut les observer. Ailleurs, ces carbonates sont dissous dans les basaltes (2) et émis dans l'atmosphère sous la forme d'un gaz, le CO2.Sur la base de mesures en laboratoire menées à l'unité CEMHTI (3) du CNRS, les chercheurs ont établi la forte conductivité des carbonates fondus. Celle-ci excède d'un facteur 1000 celle du basalte, jusqu'alors reconnu comme étant le seul conducteur potentiel dans le manteau. Fabrice Gaillard (4) et son équipe expliquent donc la conductivité du manteau terrestre par la présence de petites quantités de carbonates liquides baignant entre les grains de la roche solide. Leurs travaux démontrent que les caractéristiques électriques de l'asthénosphère, partie conductrice du manteau supérieur, sont intimement corrélées à la quantité de carbonate que cette couche renferme. Ils soulignent également une distribution du carbone différente selon les régions et les profondeurs du manteau. Les chercheurs en ont déduit la quantité de carbone présent sous la forme de carbonate liquide directement au sein de l'asthénosphère : entre 0,003 et 0,025% de carbone y sont stockés ce qui parait faible mais permet d'expliquer la quantité de CO2 émise dans l'atmosphère par 80% des volcans (5). Ceci représente tout de même un "réservoir" de carbone intégré dans le manteau supérieur à celui présent à la surface de la Terre. De prime importance pour quantifier le cycle du carbone qui joue un rôle majeur dans l'effet de serre, ces résultats n'ont pas d'équivalent. En effet, la teneur en CO2 émise par le volcanisme n'avait encore jamais pu être évaluée à la source (au niveau du manteau).La présence de carbonates fondus dans l'asthénosphère a très certainement des implications majeures sur la viscosité de cette région du manteau qui permet le glissement des plaques tectoniques, phénomène sur lequel nous n'avons que peu de connaissance. Reste à étudier le comportement de ce carbonate liquide dans le solide et ses effets potentiels sur la viscosité. De plus, tout semble indiquer que l'asthénosphère renferme uniquement du carbone sous sa forme oxydée (carbonate), et non sous sa forme réduite solide (diamant). La formation du diamant reste entourée de mystère, mais les chercheurs supposent que les diamants se constitueraient à partir des carbonates liquides à la base de la lithosphère, située au-dessus de l'asthénosphère. Enfin, les mesures électriques effectuées par cette équipe sur les carbonates liquides trouvent un intérêt dans le domaine des énergies propres puisque ces matériaux peuvent être utilisés comme électrolyte dans les piles à combustible de haute température (ex: carbonate de lithium).

Bond de 2,3% des emissions de gaz à effet de serre du Japon

Les émissions japonaises de gaz à effet de serre (GES) ont fait un bond de 2,3% durant l’année fiscale 2007 (1er avril 2007-31 mars 2008) et augmenté de 8,7% par rapport à l’année de référence prise en compte pour Kyoto, a annoncé le ministère de l’Environnement du Japon le 12 novembre.Ce dérapage était attendu après la suspension des opérations de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre du pays), touchée par un tremblement de terre en juillet 2007. Dans le cadre du protocole, le Japon doit réduire ses GES de 6% d’ici à fin 2012. La moyenne de la période 2008-2012 sera comparée à 1990 pour les trois principaux GES (C02, CH4 et N2O) et 1995 pour les gaz fluorés.

Synthese d'hydrogene à partir d'energie solaire : premiers resultats tres prometteurs

Des chercheurs du Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) sont parvenus à synthétiser de l'hydrogène grâce à de l'énergie solaire et sans émission de CO2 dans une installation pilote de 100 kilowatts, située en Espagne.L'énergie solaire est, de loin, la forme d'énergie la plus largement disponible sur Terre. L'hydrogène est, quant à lui, une source d'énergie particulièrement intéressante, compte tenu de sa densité énergétique, d'autant que sa combustion ne libère que de la chaleur et de l'eau. Le succès des chercheurs du DLR ouvre de nouvelles possibilités de stockage de l'énergie solaire sous forme d'hydrogène.Le département de recherche solaire de l'Institut de thermodynamique technique du DLR travaille depuis plus de 6 ans au développement de réacteurs innovants pour la décomposition thermochimique solaire de l'eau, dans le cadre des projets européens HYDROSOL I et II. Dans ces réacteurs, l'eau est clivée en hydrogène et oxygène à l'aide d'énergie solaire, sans passer par la production de courant électrique. Les résultats de leurs recherches, obtenus jusqu'à présent dans des installations de 10 kilowatts, ont désormais pu être observés avec succès pour une puissance de 100 kilowatts.L'installation espagnole Plataforma Solar de Almería (PSA), équipée d'un réacteur solaire innovant développé par le DLR, constitue, de par sa taille et son automatisation, un prototype important pour les futures installations industrielles. Le réacteur est chauffé jusqu'à 800 à 1200 degrés Celsius grâce à un rayonnement solaire concentré. A ces températures, il est possible d'obtenir de l'hydrogène à partir d'eau. Après une qualification thermique détaillée de l'installation solaire, celle-ci a été récemment équipée d'absorbeurs solaires, dont le revêtement spécifique leur permet de cliver l'eau et de produire ainsi de l'hydrogène sans libérer de CO2. Les rendements atteints dépassent les attentes des chercheurs.Dans les mois qui viennent, les tests de production d'hydrogène sur la tour SSPS (Small Solar Power System) de la PSA seront poursuivis et intensifiés. Il s'agit notamment d'optimiser les conditions d'exploitation et l'efficience de l'installation. Des tests complémentaires portant sur d'autres types de revêtements devraient permettre de déterminer quel matériau est le plus approprié.L'installation de 100 kilowatts est conçue de façon modulaire. Ainsi, un accroissement de sa puissance jusqu'à l'échelle du mégawatt est d'emblée envisageable. Ceci est possible via la multiplication des unités de réacteur existantes et le raccordement à des champs d'héliostat d'une taille adaptée, déjà utilisés commercialement pour la production d'électricité, en Espagne notamment.Le projet HYDROSOL est porté par un consortium d'acteurs allemands, espagnols, grecs, danois et britanniques. Les travaux de recherche et développement d'HYDROSOL I ont été, compte tenu de leur portée potentielle, récompensés par le Prix européen de la recherche Descartes et le Technical Achievement Award du Partenariat international pour l'économie de l'hydrogène (IPHE).